Je n’ai malheureusement pas pu commencer mon exploration des différentes pratiques de maternage à Istanbul. La barrière de la langue et ma timidité que je pensais avoir dépassé m’ont empêché d’approcher les femmes d’Istanbul (par ailleurs très souriantes).
C’est donc à Dubai que j’ai pu débuter cette recherche grâce à une rencontre faite au bord de l’eau avec Soumaya, une française installée à Dubaï depuis 5 ans, maman de deux jeunes filles (3 ans et demi et 16 mois).

Être maman à Dubaï :
Soumaya m’apprend que seules les mères mariées peuvent accoucher à l’hôpital. Les femmes non mariées doivent, elles, accoucher ailleurs. Beaucoup d’entre elles, expatriées, repartent alors dans leur pays d’origine.
Pour celles qui accouchent à l’hopital, le nombre de jours passés à la maternité dépend de leur assurance (il n’y a pas de sécurité sociale). Généralement, elles y restent trois jours.

Une grande majorité de la population à Dubaï étant expatriée, les pratiques de maternage diffèrent donc beaucoup. J’ai malgré tout pu connaître les pratiques des femmes émiratis car Soumaya a su répondre à mes questions.

Chez les musulmans, l’allaitement est un droit de l’enfant, il est recommandé pendant les deux premières années mais Soumaya me dit que la plupart des mères ici n’allaitent pas jusqu’aux deux ans.
En grande majorité les femmes payent les services d’une nanny pour les aider à garder leurs enfants, qu’elles travaillent ou non. Les nannys participent aux soins quotidiens des enfants (prise de repas, soin corporel, éducation) mais également aux tâches quotidiennes d’un foyer (ménage, repas…). Les femmes émiratis peuvent donc choisir les moments qu’elles passent avec leurs enfants sans les charges mentales du quotidien et elles peuvent s’accorder du temps pour des sorties sans leurs enfants.

Les pères sont très peu présents dans la vie éducative des enfants. Ils ne participent pas à leurs soins quotidiens, mais partagent avec eux certains loisirs.

La place de l’enfant :
Les couples ont en moyenne 3 enfants qui sont élevés en famille élargie (cousins, tantes et parents vivent parfois sous le même toit, sans oublier la nanny). Les enfants, qu’ils soient petits ou grands, jouent ensemble et les plus petits apprennent beaucoup des plus grands. Ils ont beaucoup de jouets et leurs anniversaires sont de vrais événements festifs (jeux gonflables, goûter en bord de mer…). A Dubaï l’enfant est roi. Les adultes leur donnent très peu de règles. L’enfant a même le droit par exemple de choisir son alimentation, qu’elle soit riche en sucre ou non.

En évoquant brièvement l’école à Dubaï, j’ai appris qu’elles étaient payantes, que les parents avaient le choix de mettre leur enfant dans des écoles où l’enseignement se faisait dans des langues différentes et que les cours finissaient à 14h30 (d’où le besoin pour les parents qui travaillent d’avoir recours à une nanny).

Etre mère et femme d’Emirats à Dubaï est un rôle plutôt épanouissant. Elles ont du temps de qualité avec leurs enfants et s’octroient du temps pour elles. En revanche, elles ne partagent pas avec leur conjoint l’éducation des enfants.

Julia

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